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Football féminin espagnol: principaux défis avant et après le COVID-19

Pedro Malabia Sanchis, directeur du football féminin de LaLiga, nous a parlé le 24 avril dernier du webinaire d’ISDE Law School sur les principaux défis du football féminin avant et après le COVID-19.

Il a traité des sujets très importants et notamment, la mise en visibilité du football féminin, la signature de la Convention Collective, l’entrée en vigueur du nouveau Décret-Loi Royal 15/2020, les outils qui ont contribué et contribuent à rendre le football féminin plus attractif, l’avenir des compétitions suite au Covid-19, la situation économique actuelle des clubs ou les principaux défis du football féminin face à la crise actuelle.

Premièrement, Malabia nous a expliqué les aspects qui d’après lui ont contribué à la mise en visibilité du football féminin.

Il en a souligné trois: la création de l’Association des Clubs de Football Féminin; l’arrivée d’Iberdrola en tant que sponsor principal de l’histoire du football féminin; et, enfin, l’apparition régulière du football féminin à la télévision grâce à l’engagement de Mediapro en faveur du football féminin.

En ce sens, il a indiqué que cette année c’est la première fois dans l’histoire que les droits audiovisuels du football féminin ont été vendus.

Ensuite, il nous a parlé de la Convention Collective, dont la signature a été essentielle. Selon Malabia, il a fallu plus d’un an pour signer l’accord.

Et cela puisque, d’une part, c’était la première Convention Collective de l’histoire du football féminin et, d’autre part, parce que toutes les parties souhaitaient se comprendre et comprendre les besoins du football féminin.

Il a souligné qu’il y a eu un travail très pédagogique de la part des clubs vers les syndicats pour leur faire comprendre la réalité économique du football féminin, pour leur faire voir que c’est une compétition qui se développe mais qui est toujours déficitaire, et que ce travail a été fructueux.

Concernant l’entrée en vigueur du Décret-Loi Royal 15/2020 sur les droits audiovisuels qui introduit des modifications au Décret-Loi Royal 5/2015, il est toujours en cours d’analyse, car il est très récent, mais Malabia a souligné que pendant ces années un travail a été fait pour créer un produit audiovisuel de qualité et l’on a soigné la perception audiovisuelle, les clubs ont fait de grands investissements en ce sens.

Concernant les contrats en vigueur, Malabia a déclaré que ceux-ci doivent être respectés, il est donc très important de comprendre que les titulaires légitimes de ces droits sont les clubs et donc ils doivent être consultés pour tout ce qui concerne les droits audiovisuels, car leur avis est essentiel.

Plus tard, il a expliqué les trois axes principaux qui rendent le football féminin de plus en plus attractif:

  • La visibilité: depuis la Liga, avec les clubs, des contenus audiovisuels et des campagnes de communication ont été créés pour faire connaître le football féminin au grand public.
  • La prise de soin du produit télévisé: les clubs ont compris que prendre soin du produit était très important, ils ont donc décidé de prendre soin des détails, de mettre en œuvre des mesures internes telles que le soin de l’aspect audiovisuel du terrain ou les protocoles avant et après le match. Cela a fait grandir petit à petit le produit en qualité et cela a suscité l’intérêt chez les supporters.
  • L’internationalisation: les clubs ont fait beaucoup d’effort pour faire connaître la Liga à l’international. Malabia considère qu’il est essentiel d’établir des alliances internationales pour l’échange de connaissances entre clubs.

Quand il a été interrogé sur la voie la plus appropriée face au COVID-19 en ce qui concerne les compétitions, il a déclaré que des réunions avaient eu lieu avec les clubs et que tout le monde était d’accord sur le fait que le plus important c’est de faire prévaloir la santé.

Cela dit, il nous a fait comprendre qu’il est important d’assimiler que chaque compétition nécessite d’une analyse et de décisions spécifiques.

Concernant la Division 1 Féminine, tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut attendre pour prendre la décision puisque beaucoup de choses sont en péril au niveau économique (on parle d’un impact d’environ 600.000 € de pertes concernant le contrat audiovisuel, en plus des pertes de parrainages ou de droits commerciaux) et au niveau sportif.

Cependant, dans la division 3, composée de clubs qui n’ont pas les mêmes ressources, les clubs ont exprimé la volonté de mettre fin à la compétition. En tout cas, l’avis des clubs a été transféré à la Fédération, qui est en train d’analyser la situation.

Malabia considère que le plus important dans cette situation de crise est que toutes les parties fassent des efforts et qu’elles arrivent à des accords. Il a ajouté qu’il y a des arguments pour comprendre que la compétition va se prolonger, que la saison 19/20 ne se terminera pas le 30 juin.

Et qu’il ne faut pas oublier que si la Convention Collective a été signée, c’est parce qu’il y a eu des ressources financières suffisantes et il est clair que le fait de ne pas terminer la compétition va avoir un impact économique très important qui va mettre en péril les situations prévues dans la Convention et peut-être la viabilité même de la Convention.

C’est pourquoi il est essentiel que des accords soient conclus et que tout le monde (les clubs, les joueuses) fassent des efforts.

Concernant la situation économique des clubs de football féminin, Malabia a indiqué que le moment est délicat et que les clubs agissent en ce moment de manière responsable.

Ils appliquent des « ERTE » (Dossiers de Régularisation Temporaire de l’Emploi) pour assurer la viabilité du club et la volonté des clubs est de se conformer strictement à leurs obligations pour atténuer les effets horribles de cette crise.

La situation est compliquée, d’autant plus qu’un mois après la signature de la Convention Collective, juste au moment où de nombreux clubs commençaient à mettre en œuvre les améliorations prévues dans la Convention, la compétition a été paralysée et de nombreux clubs ne vont pas percevoir les revenus qu’ils avaient prévu.

Et la réaction des clubs n’a pas été d’annuler la Convention mais d’assumer leurs obligations, c’est pourquoi ils sont confrontés à une situation très compliquée et, par conséquent, selon Malabia, le plus important est de rester tous unis.

Pour terminer, et en ce qui concerne les défis auxquels le football féminin est confronté suite à la crise du Covid-19, Malabia a déclaré que les défis du futur sont les mêmes que ceux auxquels le football féminin était confronté avant la crise.

Il est vrai que la situation actuelle est très compliquée et que le fait de ne pas terminer la compétition peut faire que le supporter oublie, qu’il cherche un autre type de divertissement qui lui plaira davantage.

Cependant, les défis doivent être de continuer à croître de plus en plus en tant que produit, d’avoir plus de visibilité, toujours dans cette ligne de professionnalisation.

En ce sens, Malabia a fait remarquer que la formation des dirigeants des clubs est très importante pour les préparer à cet avenir de compétition professionnelle et pour leur faire comprendre que les clubs sont des entreprises qui doivent atteindre une viabilité économique.

Au niveau de la Conventions Collective l’on a établi de très bonnes bases et il faut continuer à améliorer les conditions économiques et de travail des joueuses.

Miguel Morillon

Avocat au Barreau de Madrid

Miguel Morillon
Avocat au Barreau de Madrid

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